Initiation à 3 coiffures d’inspiration Songhaï avec Oudi

23 septembre 2021 4 Min Read

« Je fais des posts sur ma culture songhaï – tamasheq » explique la bio sur son compte Twitter @theyloveoudi. Étudiante en Biologie à Rouen, Oudi est une malienne née à Gao dont les tweets, les threads, et les photos qui les accompagnent nous enseignent l’art de vivre des Songhay du Mali : vocabulaire, traditions, cuisine, secrets de beauté, mode vestimentaire et capillaire notamment. C’est en particulier dans ce dernier domaine que j’ai invité Oudi, afin de partager avec nous une part de son savoir sur le sujet.

D’une grande richesse culturelle, les coiffures Songhay représentent souvent différents moments de la vie de la femme. En général, même si on peut les trouver au marché, les femmes de Gao fabriquent elles-mêmes les accessoires nécessaires à leur élaboration qui deviennent des bijoux précieux dans la famille. Elles se passent ces bijoux de génération en génération. Ainsi, Oudi nous fait l’honneur de nous expliquer la symbolique de trois de ces coiffures avec des bijoux fièrement portés par elle-même sur les photos ci-dessous !

SORGOU SORGOU, LA COIFFURE DE LA JEUNE FEMME CÉLIBATAIRE

La jeune femme porte cette parure lors d’événements. Le foulard n’est pas obligatoire. Mais culturellement, la jeune fille est généralement habillée d’un sari qui s’enroule sur la tête. Ce long voile qui couvre le corps est appelé toungou en songhai, tassaghnist en tamasheq. Celui-ci est aussi connu sous les appellations melhfa et dempé par d’autres.

« Normalement, on fait des tresses, puis on coud les pièces en or sur la tête de la jeune fille. Mais comme tu peux le voir, aujourd’hui on a plus trop le temps pour tout ça. Donc, la coiffure se présente sous forme de « perruque » déjà faite. Il te suffit de la mettre sur tes cheveux et de l’attacher avec des épingles. Chaque pièce est normalement en or. On appelle ces pièces zakat.»

LE GOFA, LA COIFFURE DE LA FEMME MARIÉE

Le gofa est constitué de disques en or souvent appelés courcourou dont les pièces sont achetées individuellement pour ensuite être assemblées.

« Autrefois, seules les femmes aisées pouvaient le porter. Maintenant, il est systématiquement porté par la femme qui peut se l’offrir le jour de son mariage. Dès lors, elle peut reporter la coiffure quand elle veut. Ici aussi, c’est une coiffure qu’on coud sur les cheveux. Mais maintenant, les gens l’achètent sous forme de perruque. »

HILO HILO, LA COIFFURE DE LA JEUNE FEMME QUI VIENT D’ACCOUCHER

La coiffure hilo hilo est composé de tresses assez simples qui sont accompagnées de pierres en agate.

« Après avoir accouché, la femme observe ce qu’on appelle une « quarantaine » pendant laquelle elle reste auprès de sa mère pour en quelque sorte apprendre « les secrets de la maternité ». C’est pendant cette période qu’elle porte la coiffure hilo hilo. »

Pour en savoir plus sur la culture Songhai, retrouvez Oudi sur son compte Twitter @theyloveoudi. Un grand merci à elle d’avoir contribué à la rédaction de cet article en partageant avec nous une part de son histoire !

Les coiffures d’inspiration traditionnelle, il en existe beaucoup d’autres. Mais la symbolique d’un bon nombre d’entre elles nous échappe. Vous connaissez celles de chez vous qui correspondent à l’un des moments de vie présenté ? N’hésitez pas à partager leur histoire avec nous en commentaire pour enrichir nos connaissances à tous !

(Par Salimata)

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J’évolue dans le blogging avec pour philosophie #goodvibesonly

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